I
was recently drinking coffee with Bruno and Mélanie in their wonderful straw bale house**. Cécile popped her head round the
door as she'd come to collect one of their kiddies to take to
drawing class with her own daughter. She started talking about a new
idea she'd read about of creating a vegetable bed using rotting logs and used the 'permaculture' word, something I
don't hear often, so my ears pricked up. The long and the short of
the conversation that followed is that we now have ourselves a
gardening group.
J'étais récemment avec Bruno et Mélanie, autour d'une tasse de café dans leur magnifique maison en bottes de paille**. Cécile passa la tête par la porte alors qu'elle venait chercher un de leurs enfants pour l'emmener à une classe de dessin avec sa propre fille. Elle a commencé à expliquer une nouvelle idée qu'elle avait lu sur la création d'une butte de légumes enutilisant des tronçons enterrés et a utilisé le mot «permaculture». Une expression que je n'entends pas souvent ici, donc mes oreilles se dressées ! A la fin de cette conversation, nous avions décidé de créer notre propre « groupe de jardinage ».
There
are a couple of proverbs that seem to contradict each other: many
hands make light work, whereas too many cooks spoil the broth, so
perhaps there's an optimum number in any task-driven situation. For
us, it's four couples along with assorted small children—that
require feeding, entertaining and otherwise managing but don't
provide any useful labour—who meet up to share good food (we're in
France, remember) ideas and energy. For me, a perpetually busy but
sensitive soul, a huge benefit is that of the morale support one gets
in a group: if a long list of things to do can be overwhelming,
there's no better antidote than a smiling group of friends turning up
bearing tools.
Il y a des proverbes qui semblent se contredire les uns les autres: « l'union fait la force », mais « autant de
têtes, autant d'avis. » Alors peut-être existe-t-il
un nombre optimal pour chaque tâche. Pour nous, c'est quatre couples ainsi que
les petits enfants—qui nécessitent l'alimentation, divertissement et gestion,
mais ne fournissent pas de travail utile—qui se retrouvent pour partager la
bonne bouffe, des idées et de l'énergie. Pour moi, une âme perpétuellement occupée, mais sensible, l'avantage
énorme est le soutien moral reçu via le groupe : si une longue liste de choses à
faire peut être écrasante, il n'y a pas de meilleur moment
que lorsqu'un groupe d'amis souriant arrive chargé d'outils.
Our
first event was fittingly at Cécile's and Antony's where we tidied
up an area to be given over to chickens, built compost bins out of
pallets and prepared a vegetable bed for next spring. Previously
covered with old lino (a damn fine mulch, I have to report) the bed
needed just a light fork over with a grelinette (broad fork)
taking the opportunity to remove thick, spaghetti-like roots of
bindweed, then a couple of boards pegged on the back and one side,
levelled with a rake and a covering of chipped willow to cover the
soil until next spring.
Notre premier chantier de groupe a été inauguré chez Cécile et Antony. C'est là que nous avons aménagé un espace pour des poules, construit des bacs de compostage à partir de palettes et préparé une « planche » de légumes pour le printemps prochain. Couverte bien avant notre chantier d'un vieux lino (un paillis sacrément efficace, je dois le signaler), la planche n'a eu besoin que d'un léger passage de Grelinette (large fourchette), profitant de l'occasion pour enlever les racines épaisses et celles formant un réseau dense de « spaghetti » comme chez le liseron. Puis nous avons placé quelques planches de bois sur chant au niveau des bordures de la terre travaillée que nous avons nivelée au râteau puis couverture de taille de saule pour couvrir le sol jusqu'au printemps prochain.
Notre premier chantier de groupe a été inauguré chez Cécile et Antony. C'est là que nous avons aménagé un espace pour des poules, construit des bacs de compostage à partir de palettes et préparé une « planche » de légumes pour le printemps prochain. Couverte bien avant notre chantier d'un vieux lino (un paillis sacrément efficace, je dois le signaler), la planche n'a eu besoin que d'un léger passage de Grelinette (large fourchette), profitant de l'occasion pour enlever les racines épaisses et celles formant un réseau dense de « spaghetti » comme chez le liseron. Puis nous avons placé quelques planches de bois sur chant au niveau des bordures de la terre travaillée que nous avons nivelée au râteau puis couverture de taille de saule pour couvrir le sol jusqu'au printemps prochain.
Yesterday,
we joined up again at Bruno's and Mél's to double-dig a
crescent-shaped vegetable bed, plant a row of autumn-fruiting
raspberries and a handful of bare-rooted fruit trees. Swinging
mattocks, we removed the turf, dug out a spit (spade's depth) and
carted it to the opposite end. The idea of 'double' digging is not to
turn the soil over to two spades depth as you'd risk mixing precious
topsoil with subsoil, what you do is remove the top layer and then
decompact the lower layer before replacing the fluffed up topsoil on
top.
Hier, nous nous sommes à nouveau retrouvés
chez Bruno et Mel. Nous avons créé une nouvelle planche de légumes en forme de
croissant utilisant la technique du double bêchage et pour planter une rangée de framboises (qui portent des fruits en
automne) et quelques arbres fruitiers à racines nues. Avec une pioche-hache, nous
avons retiré le gazon, puis creusé sur la
profondeur d'une bêche. L'idée de « double bêchage » n'est pas
retourner la terre à deux bêches de profondeur
car vous risqueriez de mêler la précieuse terre
arable avec la terre jaune ; cette technique
permet de retirer la couche supérieure pour ensuite
décompacter la couche inférieure avant de replacer
la couche arable sur le haut.
At
one end, the soil was beautiful, dark, silty loam all the way down.
By the time we'd reached the other end, things had changed a lot: the
subsoil was very clayey (in a concrete sort of way) and couldn't be
penetrated by the broad fork nor a tarmac fork (a useful tool as it
has a metal shaft, so you can give it a real heave-ho to break up the
lower layer) so we had to swing a pickaxe at it to achieve what we
wanted. Into the mix, we threw the matured contents of their compost
toilet (nitrogen, with some phosphorus and potassium), wood ash from
the stove (potassium) and some chipped willow (carbon). Once raked
even, the bed was covered with a thin layer of black compost (the
darker it is, the more organic matter it has) and a protective deep
mulch of straw. The straw will be removed in spring prior to planting
so as to let the soil heat up and to remove the ideal conditions for
slugs and snails. Job done as the winter sun went down, we retired
inside for goûter, which is what our French friends call afternoon
tea.
À une extrémité, la terre était belle, foncée, limoneuse jusqu'au
fond. Au moment où nous avons atteint l'autre côté, les choses ont beaucoup changé : le sous-sol
était très argileux (comme un béton) et ne pouvait être pénétré ni par la grelinette, ni par
une fourche de macadam (un outil utile, car il a
une manche de métal, de sorte qu'on peut le
tirer avec beaucoup de force sans le casser, pour briser la couche inférieure de terre). Nous avons donc dû utiliser une pioche en premier pour obtenir ce que nous
voulions ! Dans le mélange, nous avons jeté le
compost mûr de leur toilettes sèches (azote, avec un peu de phosphore et
de potassium), de la cendre de bois (potassium) et du BRF—bois raméal fragmenté—(carbone). Une fois ratissé de niveau, le lit a été recouvert d'une fine couche de compost noir (plus il est foncé, plus il y a
de matière organique) et une couche épaisse de
paille. La paille sera retirée au printemps
avant la plantation afin de laisser le sol se réchauffer
et ne pas favoriser les conditions idéales pour
les limaces et les escargots. Une fois le travail
fait et le soleil d'hiver en train de se coucher, nous sommes allés à l'intérieur pour goûter, ce que nous appellons « the tea break » !
**A
little digression: it was a sunny Saturday morning and was so warm
inside the house I asked whether they'd had a fire in the woodstove
the evening before. “No” was the answer. You really have to
experience first hand a passive house in action. With all the talk of
rising energy prices, I never hear a politician, nor a journalist on
the radio or TV, say that we now have the knowhow to build houses
that don't need (almost any) heating even in our grey European
winters. Thermal mass on the inside, a huge overcoat and hat of
insulation on the outside and large windows facing south. Mélanie's
and Bruno's house achieves this using straw bales and mud—this is
clever but it's not rocket science—and they heat their water with
solar and wood.
**Petite digression : c'était un samedi matin ensoleillé. Il faisait si chaud à l'intérieur de leur maison que j'ai demandé s'ils avaient fait un feu dans leur
poêle à bois la veille. « Non » fut leur réponse. À mon avis, on a vraiment besoin de se familiariser avec une maison passive pour
bien comprendre son fonctionnement. Avec tous
les discours sur l'augmentation des prix de
l'énergie, je n'ai jamais entendu un politicien, un journaliste à la radio ou à
la télévision, dire que nous avons maintenant le savoir-faire pour construire
des maisons qui n'ont pas besoin de chauffage, même dans nos hivers européens
gris. La masse thermique à l'intérieur, un énorme manteau et chapeau d'isolant et des grandes fenêtres face au sud. La
maison de Mélanie et de Bruno le réalise en utilisant des bottes de paille et
de la terre crue—c'est si intelligent, mais ce n'est vraiment pas sorcier—et
ils chauffent leur eau avec du bois et le soleil.